Que savoir sur le Kopi Luwak, le café le plus cher du monde ?

Des graines de café. Pixabay
Nous vous en disons plus sur ce café dont les grains sont issus des excréments du luwak, une civette vivant en Indonésie.
S’il n’est pas le seul café issu de ce mode de production atypique, le Kopi Luwak reste le plus cher du monde. Pourquoi est-il atypique ? Car les cerises de caféier sont consommées par le luwak, une civette asiatique appartenant à la famille des viverridés.
Oui, le Kopi Luwak fait partie des cafés digérés, c’est-à-dire que les cerises de caféiers sont digérées partiellement dans l’estomac de l’animal, et le noyau est collecté intact 36h plus tard.
La production du Kopi Luwak
Oui, en d’autres termes, c’est dans les excréments de cette civette qu’il faut aller chercher le précieux grain. SI elle en digère la pulpe, le noyau est donc intact. Sans rentrer dans des considérations trop scientifiques, le goût sans amertume, rond, du café qui en résulte est dû au fait que les chaînes de protéines sont réduites ou transformées en acides aminés individuels.
Bien sûr, les fèves récoltées sont lavées avant la torréfaction qui s’effectue à plus de 200 degrés, il n’y a donc aucun risque sanitaire.
L’histoire de ce café
L’histoire du Kopi Luwak n’est pas récente, en d’autres termes elle n’est pas le fruit d’une lubie du 20e siècle. En effet au début du 18e siècle, les colons néerlandais ont créé des plantations de café, entre autres en Indonésie. Dans le courant du siècle suivant, ils interdisent aux indigènes de récolter le café pour leur propre usage personnel.
Mais ils souhaitent tout de même y goûter, et c’est à cette époque qu’ils se rendent compte que les civettes locales ingèrent les fruits des caféiers pour les expulser presque intactes. Et qu’une fois nettoyées, grillées et moulues, les fèves conféraient au café un goût unique. La réputation a alors vite gagné les cercles des propriétaires de plantations, qui en ont fait leur favori.
Le prix du Kopi Luwak ?
Vendu essentiellement au Japon, aux États-unis et en Europe, ce café est échangé entre 200 euros et 400 euros le kilo. Ce prix a même déjà grimpé à 1000 euros le kilo. Il se déguste de préférence en espresso.
Ce qu’il faut savoir avant d’en acheter
Seulement, si la saveur de ce café est incomparable (sauf à comparer avec les autres étant produits de cette façon avec d’autres animaux), sa production peut faire polémique.
En effet, les conditions d’élevage des civettes sont régulièrement pointées du doigt par les associations de défense du bien-être animal. Cages minuscules, civettes mal nourries ou exclusivement de cerises de café… Il faut savoir que ce qui rend ce café si remarquable, c’est que le luwak, quand il se trouve à l’état sauvage, ne choisit que les meilleures cerises de café. En les nourrissant mal, certains éleveurs abaissent la qualité de leur café, mais participent aussi de la maltraitance animale.
Et comme il n’existe pas de programme de certification visant à être certain que le café acheté est réellement « sauvage », le mieux est de tout simplement l’éviter si votre conscience vous le dicte !